C’est à Wellington qu’on le rencontre. Un matin où soleil brille sur la capitale Néo-Zélandaise. On est en plein mois de janvier. C’est l’été. Chef à ses heures perdues, Dylan travaille au « Dwellington », un hostel sympa de qui a emprunté son nom à la ville. Il y cuisine le petit-déjeuner aux clients le week-end, une sorte de woofing arrangé ou « un échange de bons procédés » qui lui permet d’être logé gracieusement en échange de ses heures de travail.
Le jeudi et le dimanche soir, c’est l’artiste qui se dévoile. Seul avec sa voix et sa guitare à la main. Sur la terrasse ou dans la salle à manger, c’est une histoire qu’il raconte. Ceux qui écoutent vraiment, comprennent qu’il s’agit de son histoire. Touchante. L’histoire de la vie, belle, triste, difficile, drôle, nostalgique, apeurée par le futur. Mélancolique certes, mais toujours juste, Dylan nous invite par ces quelques notes au coeur de son voyage.
Sonder, « Sonder », in english, c’est le titre de son album. La traduction française se devine, mais il nous explique la subtilité : « C’est être capable de percevoir dans le regard d’une personne, que celle-ci a pu être confronté à des difficultés au cours de sa vie ».

« I was ready to be dead »
Les mots sont durs quand il s’agit d’évoquer le point départ de ce voyage. Car, si la musique a toujours été présente dans sa vie, le voyage, lui, s’est invité il y a quatre ans, suite à la disparition de son meilleur ami. Une disparition tragique. Dans un premier temps, fuir était la solution. « Il fallait que je fasse quelque chose de ma vie » , il raconte. Voyager, tout quitter et découvrir le monde. Voilà son remède. Mais jamais, jamais sans sa guitare. « Il fallait que je vois la vie et le monde de mes propres yeux ». L’Europe, la Grèce, la Turquie, Oman et l’Inde.

C’est l’Inde, ses couleurs et sa musique qui lui ont donné envie d’écrire plus de chansons. Il se rappelle s’asseoir au pied d’une montagne le soir, et écrire de nouveaux morceaux. Il se rappelle des échanges de regard et la dureté de la vie là-bas. C’était le début de « Sonder ». Puis, un retour à la maison et un dernier séjour à Melbourne avant de s’installer en Nouvelle-Zélande. Définitivement ? Pour un bon moment sans doute.

Wellington : “C’est une ville pour être artiste !”
Quand on l’interroge sur le pourquoi de la Nouvelle-Zélande, Dylan répond : « L’année dernière, la Nouvelle-Zélande est devenu le premier pays au monde à reconnaître à la nature, des droits similaires aux droits humains. Quant à Welly, comme beaucoup d’autres, Dylan l’a choisi. Et Wellington l’a adopté. « Ici, il y a beaucoup de sculptures, beaucoup de studios, de graphs, du cinéma et de la musique partout, c’est une ville pour être artiste ». Et c’est bien vrai ! La ville inspire. Elle l’inspire. Derrière lui la fuite, mais des projets ancrés droit devant « Je ne veux pas être célèbre, je veux pouvoir vivre de cette passion et répandre l’amour et la vie à travers cette musique ». Et si elle était là, la recette du succès ?

Vivre de la musique !
Il est vrai que la Nouvelle-Zélande est un pays connu pour son ouverture d’esprit et la multitude de possibilités offrent à ceux qui partent à sa rencontre. Six mois seulement, c’est le temps de son intégration. Six mois, le temps de se faire à la ville, se faire un cercle d’amis et former un groupe. Aujourd’hui, ce groupe, telle une nouvelle famille, il l’a trouvé. Férus de musique comme lui, ils sont cinq, guitaristes, pianiste, batteur et chanteur. Ensemble, ils forment « The Bread Makers ». Le groupe se produit dans des bars et petites salles sur Wellington, ils jouent en ville aussi, « en live ».
Aujourd’hui, rien ne l’arrête. Dylan quitte l’hostel et se sent prêt à vivre uniquement de sa passion. Au programme : plus de concerts, plus de lives, plus de rencontres. Un prochain album ? Un seul modjo : Vivre de la musique !