Adrien, musicien sans frontière
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Portrait d'Adrien
Adrien est un chineur de musiques Brésiliennes. À 28 ans, ce jeune Parisien d’origine nantaise, passionné par la Bossa Nova, est à l’initiative du collectif Gramophiles. Le jour, il créé l’environnement sonore des spas et des hôtels ; la nuit, il fait danser la capitale. Portrait d’un amoureux du rythme sans frontière.

Il fait gris, c’est un soir de Saint-Valentin, nous nous réfugions dans un bar près des Grands Boulevards avec Adrien. Alors c’est quoi être créateur d’environnements sonores ? « Dans les restaurants, les hôtels, les bars, les Resorts, il y a toujours une petite musique qui rythme l’ambiance et le lieu. Cette musique, là où je travaille, on la créé. Chaque pays à une culture musicale différente sur laquelle je dois travailler ». C’est dans cette agence de marketing sonore, qu’Adrien fait ses premiers pas dans la musique.

Pourtant, Adrien ne se considère pas comme un DJ. Grand, blond et très à l’aise, ce qu’il aime, c’est dénicher le mix parfait, la playlist hors du commun qu’il aura soigneusement travaillée. Passer une après-midi entière à chercher des musiques le stimule beaucoup plus que de mixer un son. La recherche est pour lui une aventure sans fin, un horizon infini de possibilités. Alors, il suit des blogs spécialisés, des influenceurs dans la musique brésilienne, écoute, shazam, contacte des DJ. Puis, il commande le vinyle, prends la bande MP3, pour enfin obtenir le Graal. “J’ai parfois passé des mois à chercher une musique, je devenais fou. Tant que je n’avais pas la musique en bonne qualité, je n’étais pas satisfait.”

Une fois derrière les platines en chemise à fleurs avec ses acolytes, Adrien passe en mode “jardin sonore pour oiseaux de nuit”

Il y a quelques années, avec Simon, un de ses anciens collègues de chez Lacoste, ils discutent de leur passion commune. Qu’est-ce que la musique aujourd’hui ? Que nous apporte-t-elle ? Comment l’utiliser ? Des questions auxquelles ils ont rapidement trouvé des réponses. Pierre, un ami de longue date d’Adrien, les a rejoint dans l’aventure, et Gramophiles est né. Pomme d’Adam saillante et les yeux bleu qui pétillent, une fois derrière les platines en chemise à fleurs avec ses acolytes, Adrien passe en mode “jardin sonore pour oiseaux de nuit”. Le trio incarne un univers singulier autour de la musique du monde. Il gomme les frontières et puise l’énergie musicale sur tous les continents.

Thématiques Africaines, Hawaïennes, Brésiliennes, les soirées Gramophiles sont un voyage. Ça groove sur de la funk ghanéenne, ça se déhanche sur des rythmes indiens, ça danse dans tous les sens. Gramophiles, c’est un projet qui permet à Adrien et ses compères d’oublier la routine parisienne, parfois pesante.

Bien que déjà parti deux fois au Brésil pour le travail, Rio de Janeiro ne va pas tarder à revoir Adrien déambuler dans ses rues et flâner dans ses disquaires, à la recherche éternelle de la perle rare. “Je n’aurais jamais assez d’une vie pour écouter toutes les musiques que j’ai aimées et mises de côté”, soupire-t-il en souriant. Il énumère tous les styles musicaux brésiliens : samba, bossa nova ou encore forró; et on peut voir dans ses yeux qu’il voyage avec ses mots. Il s’arrête quelques secondes, et poursuit en tournant la paille de son Perrier : “il y a un million de styles au Brésil, et tous différents, c’est ça qui est génial.”

Ses projets sont presque philosophiques : il veut améliorer l’univers sonore de tous les lieux possibles. “Je veux que tout le monde puisse écouter facilement la musique qu’il aime”, dit-il en toute simplicité. Avec l’homme et les nouvelles technologies, il est possible de créer quelque chose de nouveau et révolutionnaire. Adrien est certain de pouvoir trouver la musique parfaite, pour la bonne personne, et de déclencher l’émotion chez chacun d’entre nous.

En attendant le son céleste, Gramophiles continue de sillonner l’événementiel nocturne de la capitale. Une chose est sûre, avec les beaux jours qui arrivent, les parisiens n’ont pas fini de se trémousser sur des musiques ensoleillées.

En savoir plus

La question Fler :
De qui ferais-tu le portrait ?

Vinicius de Moraes, poète et personnage clé de la musique brésilienne.

“C’est un poète brillantissime, il m’inspire énormément”.

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